Les risques d’aujourd’hui et de demain : «Les risques professionnels 2.0 »

Aux jours d’aujourd’hui le monde  du travail a complètement explosé en termes d’innovation. Avec les robots collaboratifs, les imprimantes 3D,  nous ne cessons d’innover afin de faciliter  le travail des salariés tout en étant autant voire plus productifs. Si les bénéfices de ces innovations sont souvent promus, on   s’intéresse moins aux risques qu’ils peuvent générer. Or, leur utilisation modifie les conditions de réalisation du travail et oblige donc à s’interroger sur l’évolution des risques professionnels.

De  nouvelles innovations très prometteuses

Le monde du travail du XXIe est en pleine transformation notamment dans  le secteur industriel où la fabrication 3D, les technologies d’assistance physique (comme les exosquelettes ou autres dispositifs d’assistance du dos) ou encore les robots collaboratifs  sont ancrés dans notre société.

Ces inventions dessinent un environnement de travail plus facile pour les salariés (avec une assistance plus appuyée et un effort physique moindre) mais  peuvent néanmoins créer des difficultés   ou être source de nouveaux  risques professionnels.

Les « nouveaux risques professionnels 2.0 »

 Dans notre société actuelle, il existe une multitude de technologies qui utilise  la fabrication 3D dite additive. Toutes ces différentes technologies ont la capacité de fabriquer des objets sur mesure, de forme très complexe ou/et très petite, beaucoup plus légère et plus rapidement.

Ces nouvelles formes de technologies ne sont pas sans risques et dès décembre 2013,  l’INRS a mis en garde  les opérateurs chargés d’utiliser ces imprimantes nouvelle génération contre les risques suivants :

• Des risques liés aux procédés de fabrication – chimiques, thermiques ou photochimique – par exemple de brûlure sur un procédé de type fil-fondu ou liés à l’utilisation de lasers, lampes UV ou faisceaux d’électrons sur d’autres, etc. ;
• De risques associés à l’utilisation des machines, par exemple de manutention d’éléments lourds pour les opérations de chargement.
• Chimiques (exposition aux produits de dégradation thermiques des composants utilisés pour la fabrication additive, ou encore aux produits utilisés en complément, par exemple pour le nettoyage des imprimantes) ;
• D’explosion (pour les procédés qui mettent en œuvre des poudres diverses qui, par mélange avec l’air, donnent des mélanges potentiellement explosifs) ;

Les Robots et technologies d’assistance physique : les risques de la comanipulation

Ces innovations ont permis une comanipulation entre l’homme et la machine dont les buts diffèrent: assistance à la réalisation d’effort, compensation de poids de certaine charge, amélioration de certain geste, etc.

Ces dispositifs offrent au monde du travail, de réels avantages notamment en terme de bienêtre au travail (diminution des troubles musculo-squelettique, baisse de la pénibilité au travail)

Cependant qui dit nouvelles innovations dit nouveaux risques :

• Risques physiques classiques (choc et heurts avec l’utilisateur du robot ou des personnes se trouvant à proximité)
• En cas de défaillance de certains dispositifs, notamment de démultiplication des efforts humains, des risques d’accidents sont également à craindre.
• Les opérateurs peuvent également être blessés en cas de chute des dispositifs (liés à leur inertie propre, importante du fait des efforts fournis).

En outre, contrairement à ce qui est pensé classiquement, les troubles musculo-squelettiques ne disparaissent pas totalement – ils se transforment :

• Par exemple, les mouvements plus ou moins contraints et répétitifs de l’opérateur, même assistés par les robots ou autres dispositifs  peuvent rester très sollicitant pour les articulations.
• Enfin, il existe des  risques de perturbation sensorielle (à la fois lors de l’utilisation des dispositifs ou après leur arrêt, par exemple après l’arrêt d’utilisation d’un exosquelette) pouvant générer des accidents ou encore un risque de lésions du fait d’une « désadaptation musculaire » localisée (une sorte de fonte musculaire du fait de la moindre sollicitation corporelle qui a été compensée par la machine)

Ces innovations sont également sujet à l‘apparition de nouveaux risques psycho-sociaux. En effet, ces innovations ont un impact mental : ces robots modifient le degré de vigilance et l’attention apporter au geste et mouvement, le sujet est donc moins attentif  à ce qu’il fait. De plus, cela remet en cause les principes fondamentaux du salarié qui a le sentiment de perdre  le contrôle sur son travail.

La technologie 2.0 apporte donc de l’espoir comme des aspects plus sombre, il est donc nécessaire d’intégrer les questions de santé sécurité au travail dès la mise en place de tels dispositifs en tenant compte du travail réel et vécu, des caractéristiques des opérateurs et de l’organisation plus générale du travail.

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